Si l’excès de poids est néfaste pour la santé, le tissu adipeux est aussi essentiel à notre survie. Tentons de vous réconcilier avec vos bourrelets : car loin d’être un corps mou et disgracieux, le tissu adipeux cache bien ses secrets !
En effet, la graisse est présente un peu partout dans notre corps. Et surtout là où vous aimeriez ne plus la voir : ventre, fesse, cuisse, parfois visage, ou bras… C’est la mal-aimée de notre body, on souhaite s’en débarrasser, on culpabilise aux moindres écarts. Mais vous êtes-vous déjà demandé si ce gras avait une utilité, comment il était fabriqué et surtout pourquoi notre corps stockait du gras à certains endroits ?
Quels sont les pouvoirs insoupçonnés de notre gras ?
Notre graisse est encore assez méconnue par les scientifiques. De récentes études lui prêtent des facultés étonnantes, qui sont autant de pistes intéressantes pour lutter contre le surpoids et l’obésité. On a ainsi découvert qu’il existait différents types de tissus adipeux et que certaines graisses, brunes et beiges pour ne pas les citer, seraient même bénéfiques pour la santé !
Notre tissu adipeux serait composé de 3 types de graisses :
Le tissu adipeux blanc, représente environ 20% du poids d’un adulte. Mais même si vous ne l’aimez pas d’amour, il est essentiel pour notre organisme (si si …) - Petit à petit on découvre que ce type de gras serait bien plus complexe qu’on ne le pensait et jouerait des rôles jusque-là insoupçonnés :
C’est avant tout un réservoir d’énergie facilement mobilisable
Il joue un rôle dans le métabolisme des glucides et des lipides. Et quand le gras ne peut pas aller dans les cellules adipeuses, il va se coller ailleurs, par exemple dans le foie (Maladie du foie gras) , ou reste dans le sang
Notre gras participe également à l’envoi de messages à notre cerveau via des adipokines. C’est grâce à notre gras que notre corps régule notre faim, via la production de leptine, l’hormone de la satiété
Il papote également avec notre microbiote, pour lui parler immunité entre autres…
Il participe à notre fertilité et permet la reproduction via la transformation des hormones androgènes en œstrogène – La quasi-absence de masse grasse entraine d’ailleurs souvent la disparition des menstruations. A l’inverse, les femmes obèses ont souvent des cycles perturbés.
Il stocke les polluants, les toxines, et les médicaments. Quand la cellule se vide d’un coup, il y a donc relargage dans la circulation. Certains chercheurs avancent même l’idée que le tissu adipeux jouerait un rôle protecteur en mettant à l’écart les cellules nocives. La prise de poids serait peut-être alors un mécanisme de protection de notre organisme… On ne va plus regarder notre petit bourrelet du même œil 😉
C’est aussi un lieu de stockage pour la vitamine D. Cela expliquerait peut-être pourquoi les personnes obèses sont souvent carencées : la vitamine D étant alors piégée par le tissu adipeux en excès, et ne peut plus circuler dans le sang
Le tissu adipeux brun produit de la chaleur en brulant de la graisse. Il est présent chez les mammifères qui hibernent mais aussi chez les nouveaux nés. Chez l’homme adulte, il se trouve principalement dans le cou, au-dessus des clavicules, près de la colonne vertébrale et du cœur. Sa particularité est de contenir un nombre important de mitocondries, ces petites usines qui produisent de l’énergie à partir du gras et du sucre. On sait aujourd’hui que lorsqu’on est exposé au froid (à partir de 18 degrés Celsius), la graisse brune consomme une quantité importante d’énergie et déstocke plus rapidement la graisse.
On peut donc commencer par baisser la température dans notre chambre, et pourquoi pas pratiquer la douche écossaise en alternant douche froide/chaude – Un peu de courage ! Commencez doucement, à la fin de votre douche, avec un jet de plus en plus frais, en partant des jambes, et en remontant chaque jour un peu plus. En quelques jours, cela fera partie de votre routine beauté, car en plus, vous sortirez de votre douche avec un regain d’énergie et une circulation sanguine au top !
Le tissu adipeux beige, est situé dans le tissu adipeux blanc – Ces adipocytes peuvent évoluer et passer de blanc à brun, en fonction de notre mode de vie et des facteurs métaboliques. C’est ainsi que certaines personnes grossissent même en mangeant peu, leur métabolisme a tendance à stocker au niveau du tissu adipeux. D’autres, au contraire, ne grossissent jamais quoiqu’elles mangent car leur tendance est au catabolisme des graisses.
Avant d’essayer de perdre du gras, peut-être pouvons-nous tenter de ne pas trop en fabriquer. Pour cela, essayons de mieux comprendre comment le tissu adipeux blanc se développe.
Comment notre tissu adipeux blanc se développe-t-il ? - la lipogenèse
Le corps d’un adulte est constitué d’environ 25 milliards de cellules adipeuses qu’on appelle les adipocytes. Ces cellules ont la particularité de se développer au grès de notre alimentation, de notre hygiène de vie et de nos émotions de deux manières différentes :
Nos cellules adipeuses gonflent en se gorgeant de gras : on parle alors de croissance par hypertrophie. Elles peuvent prendre jusqu’à 15 fois leur volume avant de se diviser par mitose – C’est notamment le cas quand on accumule trop de triglycérides. A l’inverse, ce sont ces mêmes adipocytes qui vont se vider pour fournir de l’énergie.
Les adipocytes peuvent aussi recruter de nouvelles cellules afin de se développer et ainsi croitre en nombre. On parle alors de croissance par hyperplasie. C’est notamment le cas s’il existe un déséquilibre hormonal, un stress chronique, ou un déséquilibre lipidique. Or une fois que l’adipocyte a été recruté, on ne pourra pas s’en débarrasser si facilement ! Nous pourrons juste tenter d’influer sur nos cellules graisseuses qui vont gonfler/dégonfler au moindre écart. C’est la raison pour laquelle il est essentiel de ne pas laisser le surpoids s’installer et de réagir rapidement dès les premiers petits kilos, surtout pendant l’enfance. Plus le gras est ancien et plus il est difficile à déloger !
Comment le surpoids entretient -il l’inflammation ?
En plus des adipocytes, notre tissu adipeux est constitué de cellules vasculaires, de terminaisons nerveuses, et de cellules du système immunitaire. Les macrophages de notre système immunitaire, sont attirées dans le tissu adipeux. Ils libèrent des molécules pro-inflammatoires autour des adipocytes, comme si c’étaient des corps étrangers puis se généralisent dans le corps, entrainant une inflammation chronique (dit de bas grade ou à bas bruit)
Il est donc très intéressant de travailler sur l’inflammation quand on souhaite perdre du poids, notamment en rééquilibrant la balance oméga 3/oméga 6 car les oméga 3 sont anti-inflammatoires ! (Je vous en reparlerai prochainement)
Les oméga 3 sont des acides gras essentiels : notre corps ne sait pas les synthétiser, nous devons donc les apporter autrement notamment via l’alimentation. Ils contiennent 3 acides gras : l’ALA (acide alpha linoléique), le DHA (acide docosahexaénoïque : 4550 points au scrabble !) et l’EPA (acide eicosapentaénoïque – Je paie le kombucha si vous arrivez à le dire en verlan).
On trouve l’ALA principalement dans les végétaux comme les graines de lin moulues, les huiles de noix, de colza, ou de caméline mais aussi les graines de chia (notre pécher mignon !)
Alors que la DHA et l’EPA se trouvent surtout dans les sources animales comme les petits poissons gras (maquereaux, anchois, sardines, harengs, les huiles de poissons) , et les algues.
De nombreuses études ont montré que les omega3 permettaient d’activer la perte de poids car ils favorisent l’oxydation des graisses et accélèrent leur élimination.
Pourquoi consommer du bon gras peut nous aider à perdre du poids ?
Pour améliorer votre profil lipidique, en plus de consommer de bons omega3, vous pouvez également diminuer votre consommation d’oméga 6 de manière à revenir à un ratio idéal de 1 :1 Actuellement, en Occident ce ratio tourne autour de 15 c’est-à-dire qu’avec nos modes de consommation, nous ingurgitons 15 fois plus d’oméga 6 que d’oméga 3, avec les conséquences désastreuses que cela peut avoir sur notre système cardiovasculaire. Les oméga 6 sont présents dans les céréales, les graines, les oléagineux (noix, pecan, pistaches amandes, cacahouètes, noisettes) , les huiles et matières grasses végétales (huile de tournesol, de mais, de soja, margarine, …)
En haut ou en bas, tous les gras ne se valent pas !
Les femmes rêvent souvent de perdre des fesses ou des cuisses, mais ce sont les seins et le ventre qui fondent en premier ! En effet, le tissu adipeux blanc ne réagit pas de la même manière selon l’endroit du corps où il se situe. C’est la raison pour laquelle nous ne perdons pas de gras de manière homogène.
La graisse viscérale profonde, située au niveau de l’abdomen, est très vascularisée et innervée. C’est une graisse très réactive formée de gros adipocytes qui peuvent se vider facilement. En revanche, ce sont ces mêmes adipocytes qui vont libérer des acides gras dans le sang, et être la cause de nombreux problèmes de santé (diabète, mauvais cholestérol, hypertension artérielle…) – L’embonpoint viscérale est le plus délétère pour la santé
La graisse sous cutanée abdominale (notre petit bourrelet mou), se situe quant à elle en surface, au niveau du ventre, des fesses et des cuisses. C’est une graisse peu vascularisée et peu innervée, qui nous sert de réserve d’énergie. Elle est plus difficile à perdre car elle libère peu de graisses en cas de régime. Mais elle est plutôt inoffensive, voir même bonne pour notre moral !
Bien qu’on se soit reconcilié avec notre tissu adipeux, il est tout de même essentiel de ne pas laisser le surpoids s’installer, car il peut entraîner des répercussions néfastes pour la santé.
Je vous partage mon expérience et vous accompagne en naturopathie si vous souhaitez perdre du poids en douceur et sur le long terme.
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